VARROASE

La Varroase existe partout dans le monde, quel que soit le climat. C 'est la maladie la plus grave des abeilles !

Point de la situation fin 2011

Les vétérinaires " volent " au secours des abeilles, pour le moment avec de petites ailes, mais tous les éléments sont en place pour qu'elles puissent grandir…

Le monde de l'apiculture s'inquiète de l'état de santé des colonies d'abeille et des possibilités de disposer et d'appliquer des traitements médicaux adéquats. Les autorités s'inquiètent de la conception et du respect des législations en vigueur en matière de surveillance sanitaire des abeilles et de distribution du médicament au sein de la filière apicole. Le consommateur s'inquiète des garanties sanitaires apportées aux produits apicoles qu'il mange. La société se sensibilise à la biodiversité et à la qualité de l'environnement, dont l'abeille peut être un indicateur.

Les Médecins Vétérinaires se doivent de s'impliquer pour apporter des réponses aux différents acteurs.

Pour le cas particulier de la lutte contre le Varroa, la situation actuelle sur le terrain est qu'il y a beaucoup de méthodes de traitements différentes, beaucoup de " petits trucs " qui fonctionnement ou devraient fonctionner mieux les uns que les autres, qu'il n'y a pas beaucoup d'encadrement scientifique et que finalement, certains apiculteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Tous espèrent que leurs colonies passeront l'hiver et qu'elles retrouveront leur vigueur une fois le printemps revenu.
Il faut malheureusement se rendre à l'évidence et accepter qu'actuellement, éliminer complètement le Varroa est probablement illusoire. L'abeille doit et devra apprendre à vivre avec ce parasite et notre objectif est d'essayer de maintenir la population de Varroa à un niveau aussi bas que possible afin de garder des colonies d'abeilles fortes, résistantes et productives. S'il est évident que le Varroa n'est pas la seule cause de pertes de colonies en hiver, il y contribue quand même grandement. Une lutte bien menée, bien intégrée, avec l'utilisation adéquate de médicaments étudiés pour ne peut qu'améliorer la situation.

Actuellement, le Varroase est toujours une maladie réglementée à déclaration obligatoire. Cela peut peut-être paraître désuet et non adapté à la situation réelle car tous les ruchers et toutes les ruches connaissent le Varroa et cela fait belle lurette que cette maladie n'est plus déclarée, qu'il n'y a plus de foyers, qu'il n'y a plus aucune mesure d'accompagnement… et nous pouvons peut-être le regretter car si des mesures spécifiques avaient été appliquées, la situation aurait peut-être été différente aujourd'hui. Mais, inutile de refaire le passé. Il faut maintenant se tourner vers l'avenir.

La lutte contre le Varroa n'est pas une chose simple. Son succès dépend de beaucoup de facteurs. A la lecture des deux chapitres en fin d'article, vous vous rendrez compte qu'il n'existe pas de traitement miraculeux.

Si actuellement, il n'y a pas encore beaucoup de vétérinaires " spécialisés en apiculture ", plus d'une centaine ont déjà suivi une formation d'initiation et ils sont prêts à mettre à votre disposition leurs compétences scientifiques en la matière afin de pouvoir mettre en place avec vous une stratégie de lutte raisonnée qui tient compte des divers facteurs propres à votre rucher.

L'objectif de cet article est vous informer sur la législation du médicament destiné aux animaux, les modes de distributions des médicaments apicoles, les services que l'Union Professionnelle Vétérinaire (UPV) a mis en place pour répondre aux attentes sociétales, les différents médicaments disponibles en Belgique pour la lutte contre le Varroa.

Législation régissant les médicaments apicoles à usage vétérinaire

Les circuits de distribution des médicaments apicoles qui existaient précédemment (via les fédérations apicoles ou les magasins vendant des articles apicoles) n'étaient pas et ne sont toujours pas légaux.
Il faut néanmoins préciser qu'à l'époque, les " produits " qui existaient pour traiter le Varroa n'avaient pas le statut de " médicaments " mais bien ce lui de " pesticide à usage agricole " avec des circuits de distributions différents. En outre, ces pesticides étaient en partie financés par le Ministère Fédéral de l'Agriculture (ce qui expliquait leur faible coût). Depuis peu, ces pesticides ont changé de statuts (ils sont devenus des médicaments) avec comme conséquences que non seulement les règles de distribution ont changé, mais le cofinancement a également disparu…

Vous trouverez ci-dessous un résumé succinct vous permettant de comprendre le circuit des médicaments destinés aux animaux et l'aberration législative dans laquelle nous nous trouvons actuellement en ce qui concerne le traitement contre le Varroa.

Pour commencer, la règle de base est la suivante : " Tout médicament destiné aux animaux doit être administré, fourni ou prescrit par un vétérinaire ". C'est l'objet de l'Arrêté Royal du 23 mai 2000 qui porte sur les dispositions particulières concernant l'acquisition, la détention d'un dépôt, la prescription, la fourniture et l'administration de médicaments destinés aux animaux par le médecin vétérinaire et concernant la détention et l'administration de médicaments destinés aux animaux par le responsable.

Concrètement, il faut encore distinguer deux types de maladies :

1. Les maladies " réglementées " (inscrites au Chapitre III de la loi du 24 mars 1987 relative à la santé des animaux)
Seul un vétérinaire agrée peut administrer des médicaments pour les maladies reprises dans ce chapitre. La Varroase est une maladie réglementée et le vétérinaire agrée est donc le seul à pouvoir administrer un médicament pour sa lutte. Il ne peut pas rédiger une prescription permettant au responsable d'aller acheter le médicament dans une pharmacie.
En outre, les médicaments administrés par le vétérinaire doivent être justifiés par un DAF (Document d'Administration et de Fourniture) qui est établi au nom du responsable des animaux (et pas au nom d'une fédération ou d'un groupe de personnes).
2. Les maladies " non réglementées " (inscrites au Chapitre IV de la loi du 24 mars 1987 relative à la santé des animaux)
Les médicaments concernant ces maladies peuvent être administrés, fournis ou prescrits par le vétérinaire. Et en plus, il y a une possibilité d'établir une guidance vétérinaire (ce qui permet, moyennant certaines conditions, de fournir au responsable des médicaments pour une période d'environ deux mois).
Donc, pour ces maladies, le vétérinaire n'est plus le seul à pouvoir administrer des médicaments. Il peut non seulement fournir des médicaments au responsable, mais il peut également établir une prescription avec laquelle le responsable peut aller acheter les médicaments dans une pharmacie.
En cas de fourniture, la règle des DAF ci-dessus restent également d'application.

Cas particulier des médicaments pour les animaux producteurs de denrées alimentaires.

Les denrées alimentaires d'origine animale peuvent contenir des résidus de médicaments administrés aux animaux. Ces résidus peuvent être nocifs pour la santé du consommateur et afin de protéger la santé publique, des temps d'attente ont été attribués aux différents médicaments. Le temps d'attente est le temps à respecter après la dernière administration du médicament pour que la concentration de la substance active du médicament dans le produit consommable soit suffisamment base pour être inoffensive. Le temps d'attente est calculé en fonction de la Limite Maximale de Résidus (LMR).
La LMR d'une substance est donc la concentration maximale admissible de cette substance dans la denrée alimentaire. Les valeurs des LMR sont fixées par l'Agence Européenne des Médicaments.

Les médicaments apicoles à base d'huiles essentielles comme le Thymovar (thymol), l'Apilifevar (thymol, eucalyptol, menthol, camphre) ou l'Apiguard (thymol) n'ont pas de LMR. Mais cela ne veut pas dire qu'ils sont en distribution libre car, comme expliqué au point 1 ci-dessus, ils servent à lutter contre une maladie réglementée et ne peuvent donc théoriquement être administrés qu'exclusivement par le vétérinaire agrée.

Aberration législative de la situation actuelle pour la lutte contre le Varroa.

On se retrouve aujourd'hui avec une maladie réglementée pour laquelle au moins un traitement n'est pas soumis à prescription (le Thymovar) alors que la loi du 28 août 1991 relative à l'exercice de la médecine vétérinaire dit que seul un vétérinaire agrée peut acquérir et administrer ce médicament….

Vu cette aberration et en attendant une éventuelle adaptation de la législation, il a été décidé de prendre des " tolérances " avec les règles strictes concernant : le statut réglementé de la varroase, le statut des substances actives des médicaments et la loi sur l'exercice de la médecine vétérinaire

Car sans ces tolérances, le vétérinaire agrée serait systématiquement en infraction lorsqu'il fournit aux apiculteurs des médicaments destinés à lutter contre le Varroa !

Solution pour que des médicaments sans LMR (Thymovar, par exemple) puissent être accessibles en vente " libre "

Pour que les médicaments sans LMR puissent être vendus librement (c'est-à-dire sans devoir passer par un vétérinaire), il faudrait que la maladie (la Varroase, en l'occurrence) pour laquelle ils sont indiqués ne soit plus réglementée, c'est-à-dire qu'elle ne figure plus sur la liste des maladies du chapitre III de la loi du 24 mars 1987 relative à la santé des animaux.

La suppression de la varroase de la liste des maladies réglementées à déclaration obligatoire aurait plusieurs conséquences négatives. La principale serait que l'on se passerait de l'encadrement scientifique des vétérinaires agrées pour organiser sa lutte.
D'autre part, il n'y aura plus aucun moyen de prendre des " mesures spécifiques " de lutte contre cette maladie et une lutte " organisée " ne sera plus possible, ce qui pourrait être fort dommageable pour l'avenir. Il ne restera plus que la possibilité de prendre des mesures générales liées à des précautions d'hygiène, à l'équipement, à une protection sanitaire et aux pratiques de commerce.

Les responsables du secteur apicole sont en train de réfléchir à ce problème. Il y a d'ailleurs eu constitution récemment d'un " Groupe de Travail Abeilles " au sein du Service Publique Fédéral Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement où sont représentés tous les différents acteurs concernés.

Vétérinaires au service de l'apiculture

Les Médecins Vétérinaires ont mis en place un réseau de vétérinaires qui répondent ou vont pouvoir répondre aux préoccupations de toute la filière apicole.

L'Ordre des Médecins Vétérinaires autorise la valorisation de deux niveaux de compétence vétérinaire dans le domaine de l'encadrement apicole :

1. Médecin Vétérinaire Reconnu en apiculture : sur base d'une formation de 23 jours, sanctionnée par un examen académique, organisée par la Faculté de Médecine Vétérinaire de L'ULg et Agro Bio-Tech Gembloux. Ces Médecins Vétérinaires pourront être considérés comme des experts ou des référents.
2. Médecin Vétérinaire avec un intérêt pour l'apiculture : sur base d'une formation initiale de 4 heures organisée par UPV. Cette formation initiale sera suivie de formations plus spécifiques en rapport avec la gestion de la santé apicole. Ces Médecins Vétérinaires seront aptes à donner une réponse de proximité aux demandes des apiculteurs.

L'Ordre des Médecins Vétérinaires publie la liste des vétérinaires avec un intérêt pour l'apiculture sur son site (www.ordre-veterinaires.be, onglet " Listes " puis " Apiculture ").

L'UPV a également organisé un forum de discussion pour participer à l'échange d'informations entre les Médecins Vétérinaires intéressés par l'apiculture.

Médicaments pour lutter contre le Varroa enregistrés en Belgique

Pour les médicaments à base d'huiles essentielles, le(s) principe(s) actif(s) diffuse(nt) au sein de la ruche. Il est donc important de bien disposer le médicament et de s'assurer d'une bonne circulation d'air.
Les abeilles peuvent manifester des signes de mécontentement en déplaçant par exemple le couvain ou la nourriture qui se trouvent à proximité des plaquettes, en diminuant leur prise de nourriture, en propolisant ou en rongeant les plaquettes,…
Des températures extérieures insuffisantes peuvent réduire fortement l'efficacité du traitement ainsi que des températures extérieures trop élevées peuvent engendrer une mortalité accrue des abeilles et du couvain.

Les médicaments à utiliser en dégouttement ou en fumigations doivent l'être en respectant scrupuleusement les posologies, sans quoi ils peuvent devenir toxique et entrainer une mortalité accrue d'abeilles.

Les médicaments sous forme de lanières à insérer entre les cadres sont inoffensifs pour les abeilles.

¢ Médicaments à base d'huiles essentielles
" Thymovar
Médicament à base d'une huile essentielle, le thymol (aucune LMR requise), qui se présente sous forme de plaquettes à disposer sur le dessus des cadres en nombre variable selon la taille de la ruche.
Prévu pour le traitement des ruches au printemps ou en été idéalement en absence des hausses.
Les plaquettes doivent être laissées en place 3 semaines, puis remplacées par des nouvelles.
Leur efficacité est maximale lorsque la température extérieure est comprise entre 20 et 25°C pendant toute la durée du traitement. Au-delà de 30°C extérieurs, le thymol peut devenir toxique pour l'abeille.
Si à la fin du traitement on observe encore une chute de Varroa, il est recommandé d'utiliser un autre traitement.

Médicaments pour lutter contre le Varroa enregistrés dans un autre pays membre et système de la cascade

Le système de la cascade permet entre autre au vétérinaire agrée d'utiliser des médicaments à usage vétérinaire qui sont enregistrés dans un autre état membre mais sous des conditions bien précises, que les vétérinaires connaissent parfaitement.
Ainsi pour traiter le Varroa, il existe chez nos voisins les médicaments suivants :

¢ Médicaments acaricides
" Périzin
Médicament à base de coumaphos (il y a une LMR) qui se présente sous forme d'une solution prête à l'emploi à faire dégoutter directement sur les abeilles en absence de couvain et en dehors des périodes de butinage.
Le principe actif est distribué à toute la colonie par les contacts sociaux entre abeilles. Il pénètre ensuite dans l'hémolymphe et lorsque le Varroa vient s'en nourrir, il absorbe une dose létale de coumaphos.
Pour ce médicament, il y a un délai d'attente : le traitement doit être terminé 6 semaines ou 42 jours avant le début de la période de butinage. Le miel produit dans un délai inférieur à ce temps d'attente ne peut pas être destiné à la consommation humaine.
" Apistan
Médicament acaricide à base de thau-fluvalinate (aucune LMR requise) qui se présente sous forme de lanières à insérer entre les cadres de couvain.
Prévu pour le traitement des ruches au printemps ou en été en absence des hausses.
Les abeilles se chargent en principe actif par contact direct avec la lanière et le répandent ensuite aux autres abeilles par contacts sociaux directs. Ne gêne absolument pas les abeilles.
Les lanières doivent être laissées en place pendant 6 à 8 semaines puis retirées pour éviter l'apparition de résistances ainsi que des résidus dans la cire.
Ne pas utiliser pendant plus de deux années consécutives afin d'éviter l'apparition de résistances.
" Apivar
Médicament acaricide à base d'amitraz (il y a une LMR) qui se présente sous forme de lanières à insérer entre les cadres de couvain.
Prévu pour le traitement des ruches au printemps ou en été en absence des hausses.
Les abeilles se chargent en principe actif par contact direct avec la lanière et le répandent ensuite aux autres abeilles par contacts sociaux directs. Ne gêne absolument pas les abeilles.
Les lanières doivent être laissées en place pendant 10 à 12 semaines.
" Varidol
Médicament acaricide à base d'amitraz (il y a une LMR) qui se présente sous forme de lanières à imprégner d'une solution prête à l'emploi pour fumigation.
Médicament à utiliser en absence de couvain.
A utiliser en dehors de la période d'activité des abeilles, lorsque la température extérieure est supérieure à 10°C.
Avant la fumigation, fermer l'entrée de la ruche et ne l'ouvrir qu'une heure après.
" Api-Bioxal
Médicament acaricide à base d'acide oxalique (aucune LMR requise) qui se présente sous forme de poudre qui peut soit être placé directement dans une petite casserole de vaporisation, soit être mélangée à du sirop (non fourni) pour dégoutter directement sur les abeilles.
Médicament à utiliser en absence de couvain.
S'il est utilisé par dégouttement directement sur les abeilles, le principe actif se distribue à la totalité de la ruche par les contacts sociaux entre abeilles.
Lorsqu'il est utilisé par vaporisation, fermer complètement la ruche, vaporiser pendant 3 minutes et maintenir la ruche fermée pendant encore 10 minutes supplémentaires.

¢ Médicaments à base d'huiles essentielles
" Apiguard
Médicament à base d'une huile essentielle, le thymol (aucune LMR requise), qui se présente sous forme de gel à disposer sur le dessus des cadres, au milieu, en présence de couvain. Le gel est composé de mailles extensibles qui s'élargissent ou se rétractent en fonction des variations de température, contrôlant ainsi l'évaporation du thymol.
Prévu pour le traitement des ruches au printemps ou en été idéalement en absence des hausses.
La barquette est mise en place pendant 2 semaines, puis renouvelée.
A n'utiliser que si la température extérieure est supérieure à 15° C.
Si à la fin du traitement on observe encore une chute de Varroa, il est recommandé d'utiliser un autre traitement.
" Apilifevar
Médicament à base de plusieurs huiles essentielles, le thymol, l'eucalyptol, le menthol et le camphre (aucunes LMRs requises), qui se présente sous forme de plaquettes à disposer sur le dessus des cadres en nombre variable selon la taille de la ruche.
Prévu pour le traitement des ruches au printemps ou en été idéalement en absence des hausses.
Les plaquettes doivent être laissées en place 3 à 4 semaines, puis remplacées par des nouvelles.
A n'utiliser que si la température extérieure est supérieure à 12° C.
Si à la fin du traitement on observe encore une chute de Varroa, il est recommandé d'utiliser un autre traitement.

Conclusions

Vous aurez pu constater que pour le traitement contre le Varroa, le choix est vaste… entre molécules acaricides ou molécules à base d'huiles essentielles, en n'oubliant pas de considérer les températures minimales d'activité des divers médicaments, la nécessité de connaître et maîtriser le cycle du Varroa et de la colonie qu'il parasite afin d'agir là où il le faut, au moment adéquat, ave le médicament adapté.

Et enfin, la majorité d'entre vous aurez probablement effectué un traitement d'été contre le Varroa. Vous aurez très probablement pris la précaution de vérifier la chute de ces parasites sur un plateau de comptage, ce qui constitue une des méthodes incontournable de mesure de l'efficacité du traitement. Au cas où à la fin du traitement d'été il persisterait une chute de Varroa, il faudra conclure soit que l'infestation était très forte, que le traitement n'a pas été adapté, pas suffisamment précoce, pas assez long, pas suffisamment efficace, soit que les conditions climatiques ont favorisé une persistance anormale du Varroa au sein des abeilles, soit une combinaison d'un ou plusieurs de ces facteurs.
Afin d'assurer un bon hivernage des colonies, il faudra peut-être envisager un traitement d'hiver.

Alors, n'hésitez pas, contacter votre vétérinaire. Il pourra vous aider…

Automne 2012 :

Mortalité des abeilles La Profession Vétérinaire se mobilise !

On en parle rarement...et surtout pas les médias, plus avides de sensationnel que de vérité scientifique...Et pourtant, le varroa (la gale des abeilles) est la principale cause de mortalité des abeilles, 100% des colonies étant contaminées!

Pour la lutte contre cette maladie, la situation actuelle sur le terrain est très disparate, voire désordonnée : il y a beaucoup de méthodes de traitement différents, beaucoup de " petits trucs " qui devraient fonctionner mieux les uns que les autres, dont pas mal de choses qui ne sont guère conformes avec les législations en vigueur. Il n'y a pas beaucoup d'encadrement scientifique ou vétérinaire, et finalement, certains apiculteurs ne savent plus à quel saint se vouer. Tous espèrent que leurs colonies passeront l'hiver et qu'elles retrouveront leur vigueur une fois le printemps revenu...mais peu agissent EFFICACEMENT !

In fine, 20% des apiculteurs ne traitent pas leurs abeilles, et dans les 80% restant, très peu utilisent un produit actif et au bon moment, avec comme conséquence directe que la mortalité peut grimper jusqu'à 50% des ruches alors qu'elle se situe à 6% chez ceux qui traitent...correctement !!

COUVIVET peut vous aider !!!....par la mise en place de stratégies de lutte en rapport avec la biologie de Varroa et le cycle de production du rucher.

Pourquoi la lutte contre le varroa est-elle peu efficace?

En premier, il faut rappeler que le Varroa est un petit acarien qui est apparu dans nos contrées dans les années 1984-1985.

Le traitement avec un acaride (Apistan) a été efficace jusque les années 1995 où des résistances sont apparues suite à des pratiques douteuses (sous dosage et utilisation de « substituts moins onéreux »).

Actuellement, on estime à minimum 20% des apiculteurs qui ne traitent leurs colonies.

Et ceux qui agissent, le font souvent mal !

1- soit, ils utilisent des produits peu efficaces comme les huiles essentielles ou des acarides « légers »
2- soit, ils traitent à un mauvais moment (trop tardivement, par des températures inadaptées...)

La clé de la lutte : Quand faut-il traiter ?

2 points hyper importants :

  • cycle de l'abeille:

Les abeilles qui passeront l'hiver (celles qui ont la durée de vie la plus longue et difficile) sont pondues par la reine, dès la fin juillet.

  • cycle du varroa en deux phases :

o une phase phorétique sur les abeilles adultes sans reproduction et que l'on peut résumer à juste un moyen de contamination

o une phase reproductive, dans le couvain fermé.

==> l'objectif du traitement sera de favoriser la naissance d'abeilles d'hiver SAINES.

==> pour cela, il faut appliquer un traitement ACARIDE « dur » (Apivar)AVANT la ponde de la reine fin juillet pour éviter le cycle du varroa dans le couvain ( larve des abeilles) et toute la durée du cycle 21j...6 semaines étant l'idéal soit 2 traitements d'affilée

==> Ensuite, un second protocole doit être appliqué avant l'hiver avec un acaricide "flash"(Abibioxal)

Symptômes

C'est la cause principale de mortalité des colonies. TOUTES les colonies sont atteintes en Belgique ! Ne pas traiter et c'est la mort de votre ruche en 2-3 ans !!!

Agent causal

Un acarien, le Varroa Jacobsoni.

Pathogénicité

Le Varroa affaiblit l'abeille et la colonie, d'où le développement d'autres pathologies telles que Loques, Mycoses et Viroses.

Le Varroa est le vecteur :

  • Du virus de la paralysie aiguë
  • Du virus des ailes déformées
  • Du bacillus larvea (agent de la Loque Américaine) sous sa forme végétative

Le Varroa raccourcit la vie de l'abeille d'où une dépopulation et un hivernage compromis. Le varroa prélève des protéines de la lymphe de l'abeille ce qui entraîne une carence en corps gras, donc un mauvais fonctionnement des glandes hypopharyngiennes qui produisent la gelée royale. Ce phénomène, comme la carence en pollen, entraîne une mauvaise alimentation des larves et l'apparition de la Loque Européenne.

En pays tempérés, on peut dire que le nombre de varroas dans une colonie décuple chaque année.

Pronostic

Maladie la plus grave dans nos contrées qui conduit inexorablement la colonie à la mort en 2-3 ans !!!!!!

Traitement

Un traitement préventif contre le varroa est indispensable si l'on ne veut pas perdre ses colonies. Sans traitement, c'est la MORT assurée !!

Divers médicaments sont disponibles comme le

  • Périzin (coumaphos)
  • Apistan (fluvalinate)
  • Apivar (amitraz)
  • Apiguard (thymol)

Le plus EFFICACE actuellement : Apivar (molécule active : Amitraz 0,5 g)

Non enregistré en Belgique mais importable via le système de la "cascade du médicament".

Prix de vente 2010 : 56 € tvac pour 10 lanières.b Soit +/- 11€ par ruche.

Efficacité moyenne 90 à 95%
Mais : il peut y avoir un nombre de varroas résiduels important dans certaine colonies.

Insertion de 2 lanières par ruche.

  • Séparer les 2 lanières et les suspendre entre les cadres au niveau de la grappe d'abeilles. Respecter un espace minimum d'un cadre.
  • Laisser les lanières en place au moins 6 semaines.
  • Traiter toutes les ruches simultanément.
  • Période de traitement : Hyper important ! Non seulement il faut traiter mais pas n'importe quand !!!

L'idéal : le plus vite possible après la récolte ( fin été / automne ). Dans notre région, il serait souhaitable de ne pratiquer qu'une seule récolte en fin juillet et traiter directement début août afin de garantir la naissance d'abeilles d'hiver saines !

Attention : l'Amitraz est très toxique pour les abeilles, c'est pourquoi il a été mixé dans du plastique qui le libère lentement pour ne pas tuer les abeilles tout en restant toxique pour le varroa qui l'accumule jusqu'à la dose létale. L'Amitraz se dégrade très rapidement (3 jours environ) d'où aucun résidu, ni dans le miel, ni dans la cire.

Labo produisant Apivar : Vétopharma

Le second traitement le plus efficace: le Périzin (Coumaphos liquide, molécule active : Asuntol)

Aspersion des abeilles avec un mélange de 15g d'Asuntol (1 sachet) dans 11l d'eau. Asperger 5ml par inter-cadre directement sur les abeilles (peut se faire avec seringue). 2 applications à 7j d'intervalle

Le Coumaphos a la même concentration que le Perizin qui avait une AMM en France et qui est encore autorisé dans d'autres pays. Attention : ce produit se fixe dans la cire.

Coumaphos en poudre :

Nettement sur-dosé, ne pas utiliser

Acide Formique :

Difficile à mettre en oeuvre. Il doit rester un traitement ponctuel (absorption à partir d'un support absorbant), car une évaporation de longue durée de l'acide dans la ruche (à l'aide de diffuseurs) entraîne un blocage de ponte artificiel. Ne pas dépasser douze jours d'application, à une période qui permette à la colonie de reprendre le développement du couvain avant l'entrée en hivernage.

Méthode (préconisée en Suisse) : application par évaporation à partir d'un support éponge ou carton de 15 x 20 cm, par le haut de la ruche (solution à 60 %) ou par le bas (solution à 80 %). Le volume à absorber est 30 ml pour une ruche Dadant, 20 ml si ruche Langstroth. 2 applications d'une semaine (début août puis fin septembre), la journée si température extérieure de 12 à 20 °C, le matin ou le soir si plus de 20 °C. 14 jours après la fin du traitement, contrôler la chute de varroas sur deux semaines. Si plus d'1 varroa par jour, traiter à l'automne (hors couvain).

Acide oxalique:

L'acide oxalique est inscrit maintenant (Règlement N° 546/2004 de la Communauté Européenne du 24 mars 2004) à l'annexe II: substance non soumise à une LMR, réputée non ou peu toxique . Il n'engendre aucun résidu présentant un risque pour le consommateur.

Acide Oxalique déshydraté : (acide Ethane Dioïque – C2H2O4)

Cette substance ne sera utilisable que dans le cadre de prescription d'une préparation magistrale (extemporanée).

Attention, il est classé également parmi les substances vénéneuses ; des mesures de protection sont donc particulièrement recommandées aux apiculteurs pour limiter l'exposition à l'acide oxalique lors de son application dans les ruches. …

L'acide oxalique ne se dégrade pas dans le miel, il y en a naturellement jusqu'à 50mg/kg dans le miel de châtaignier

L'efficacité du traitement à l'acide oxalique est d'environ 98.6% dans colonies sans couvain. Elle est aussi bonne que celle de Coumaphos ou Amitraz

Posologie :

  • 1 application à l'automne – sans présence de couvain.
  • Application par température >8-10°C : il faut ouvrir les ruches !
  • Solution acide oxalique à concentration de 3.2% : solution de 75g d'acide, 990g de sucre et 1l d'eau.
  • Distribution par dégouttement de 5ml de solution dans chaque inter-cadre directement sur les abeilles. Traiter avec une solution tiède et fraîchement préparée.
  • Porter des gants et des lunettes lors de l'application

Traitements beaucoup moins efficaces : Apiguard (molécule active : Thymol)

Traitement obligatoirement par temps chaud (août) – mini 15°C le jour. Efficacité annoncée moyenne (85%) mais sur les dernières études confirment le manque d'efficacité !!!

Une barquette de gel posée sur le dessus des cadres (ép. 9mm env.), à renouveler une fois 15j. après.

Attention : les abeilles enlèvent le couvain sur 8 à 10cm autour des barquettes -> maintenir espace important au dessus des barquettes : 3 à 4cm+ (nourrisseur c.-cadre juste OK, hausse très bien).

Attention de ne pas parfumer le miel en opérant avant la récolte.

Traitements beaucoup moins efficaces: Apistan

N'est plus efficace, de même que le Klartan (même molécule active)

Traitements beaucoup moins efficaces: Roténone

Attention ce produit serait agressif pour les reines et entraînerait des cas de ruches bourdonneuses.

Traitements beaucoup moins efficaces: Sucroside

Un nouvel antivarroa américain. Il s'agit d'un savon insecticide qui est à utiliser en pulvérisation pour dissoudre la couche cireuse qui protège le varroa. Le parasite, alors privé de cette protection, meurt rapidement par suffocation.

Traitements que nous recommandons

-Lanières Apivar le plus tôt possible après la récolte. Si possible déjà début août pour garantir des abeilles d'hiver saines.+

- Second traitement de rappel en Automne avec du Perizin ou acide oxalique.+

Conclusion:

  • Attention aux résidus dans le miel
  • Attention à la toxicité des produits de traitement
  • Respecter les consignes de traitement

Perspectives:

En attente d'un produit "miraculeux", l'avenir reste sombre tant que la majorité des colonies ne seront pas correctement traitées !!

Site du fabricant de l'Apivar